Mind mapping et romains
Romains
l'ensemble de la pensée humaine sur un plan spatial, un art de créer de la pensée. Une vision cartographique qui permet à la fois de situer les choses dans l'espace et dans notre mémoire "GPS". L'idea del teatro de Giulio Camillo, 1550, selon Athanasius Kircher
Cet ideal theatro représente certes la méthode des loci mais aussi une mind map sous forme de soleil.
Ainsi, l'art de la mémoire - nous devrions plutôt dire l'art de penser « cartographié » - nous donne la capacité de poser un nombre illimité de concepts, pour ensuite les combiner et nous en servir pour créer de la pensée. Cette vision cartographique nous donne la possibilité, contrairement à la pensée linéaire du discours, d'appréhender pleinement la combinaison des différentes positions dans un groupe. Elle permet en cela de sortir des oppositions pour inventer de nouvelles associations. Ceci est encore aujourd'hui une excellente définition du mind mapping.
Penser dans l'espace ou la méthode des" loci"
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La légende raconte que « l'art de la mémoire » fut inventé en Grèce par le poète Simonide de Céos, lors d'un banquet donné par un noble de Thessalie. Le toit de la maison s'étant effondré sur les convives en l'absence de Simonide, celui-ci fut le seul capable de rendre leur nom aux cadavres défigurés, grâce à son souvenir des lieux et du positionnement des invités. Il comprit qu'une disposition ordonnée était essentielle à une bonne mémoire.
D'une importance capitale avant l'invention de l'imprimerie, « l'art de la mémoire » fût particulièrement utilisé à Rome. Partie de la rhétorique, il permettait aux grands orateurs de prononcer de très longs discours avec une précision impeccable. L'art de la mémoire se fonde sur deux données essentielles : les lieux et les images. Cicéron disait à ce propos : « Les lieux sont les tablettes de cire sur lesquelles on écrit ; les images sont les lettres qu'on y trace. » La mémoire est donc d'abord un édifice à but pratique, une sorte de musée où des tableaux sont entreposés dans de petites salles bien proportionnées, ni trop claires ni trop obscures, que l'orateur doit pouvoir parcourir en imagination au fil de son discours. Cela exige, bien sûr, une grande précision visuelle à laquelle doit aider le choc émotionnel que chaque image produit.